Comment détecter une infestation d'insectes xylophages dans sa charpente?
Les insectes à larves xylophages (capricornes des maisons, vrillettes, lyctus) adorent nos charpentes traditionnelles en chêne, pin ou sapin, surtout quand le bois n'a jamais reçu de traitement préventif. Ces bestioles pondent leurs œufs dans les fissures du bois, les larves creusent des galeries pendant plusieurs années en se nourrissant de la cellulose, puis les adultes émergent en perçant des trous de sortie de 5 à 10 mm de diamètre. Le souci c'est qu'on découvre souvent l'infestation quand les dégâts sont déjà conséquents : un chevron qui a perdu 50% de sa section porteuse peut rompre brutalement sous la charge de la couverture. 🪲 Chez Les Toits Toulousains entreprise de couverture à Toulouse on diagnostique l'état sanitaire de votre charpente lors de nos interventions en toiture, en inspectant la sous-face des bois depuis les combles avec une lampe et un poinçon.
Les signes révélateurs d'une attaque active : présence de vermoulure fraîche (cette sciure fine qui s'accumule sous les pièces attaquées), trous de sortie récents avec des bords nets et clairs (les vieux trous noircis datent d'infestations anciennes éteintes), bruits de grignotage audibles la nuit dans le silence. Jean-Louis sonde les bois suspects en enfonçant la pointe d'un couteau : si la lame pénètre facilement sur plusieurs centimètres c'est que le cœur est vermoulu et la résistance mécanique compromise. Les zones à risque dans notre région toulousaine : les bois de charpente dans les combles mal ventilés où l'humidité stagne (taux hygrométrique supérieur à 20% favorable au développement larvaire), les abouts de chevrons en contact avec la maçonnerie humide, les entraits retroussés qui supportent le plafond des chambres et accumulent la chaleur.
Le traitement curatif se déroule en plusieurs phases. On commence par bûcher mécaniquement les parties très attaquées avec une brosse métallique rotative pour éliminer le bois pourri et ouvrir les galeries, puis on applique un produit insecticide-fongicide par double badigeonnage au pinceau (pour atteindre le cœur du bois) et injection sous pression dans des trous forés tous les 20-30 cm en quinconce. Les molécules actives diffusent dans la masse, tuent les larves présentes et créent une barrière rémanente contre les réinfestations pendant 10 ans minimum. On traite systématiquement l'ensemble de la charpente même si l'attaque paraît localisée car les larves ont pu coloniser des zones voisines sans symptômes visibles encore.
Le renforcement structurel s'impose quand les bois porteurs sont trop affaiblis pour jouer leur rôle. Plusieurs techniques selon les pathologies : doublage de chevron (on vient boulonner une pièce de bois neuve traité classe 2 contre le chevron vermoulu pour reprendre les efforts), jambe de force additionnelle qui soulage une ferme affaissée, remplacement pur et simple des éléments hors service. L'affaissement de panne faîtière représente un cas fréquent : cette grosse poutre horizontale au sommet de la charpente fléchit sous le poids de la couverture accumulé pendant des décennies (les tuiles canal pèsent lourd, 45-50 kg/m² pose comprise). On installe alors un étai provisoire pour décharger la panne, on la remet à niveau avec des vérins hydrauliques, puis on la renforce par un profile métallique IPN boulonné en sous-face ou par doublage d'une poutre neuve en lamellé-collé.
Jean-Louis Bordier, charpentier-couvreur expérimenté à Toulouse, intervient régulièrement sur le patrimoine bâti ancien du centre-ville toulousain (maisons à colombages du quartier Saint-Georges, hôtels particuliers de la rue des Filatiers) où les charpentes datent parfois du 17ème siècle. Ces structures traditionnelles avec des assemblages à tenons-mortaises chevillés méritent une restauration respectueuse qui préserve les bois d'origine autant que possible tout en garantissant la sécurité. On travaille en lien avec les Architectes des Bâtiments de France quand le bien est protégé au titre des Monuments Historiques pour valider les méthodes de renforcement.

