Pourquoi les souches de cheminées sont-elles la première cause de fuites sur les toitures anciennes?
La cheminée c'est le cauchemar numéro un en matière d'étanchéité de toiture, responsable de plus de 60% des infiltrations qu'on traite chez Les Toits Toulousains. Normal : cette grosse masse maçonnée qui traverse votre couverture crée une rupture dans la continuité des tuiles, et les variations thermiques importantes (elle chauffe quand on l'utilise puis refroidit brutalement) provoquent des mouvements différentiels qui fissurent les solins et descellent les bavettes.
Les souches anciennes en briques foraines typiques du patrimoine toulousain (quartier des Carmes ou Saint-Aubin) sont particulièrement vulnérables car le mortier de hourdage se dégrade avec le temps et laisse pénétrer l'eau qui ruissèle ensuite à l'intérieur. 🏚️
L'abergement de cheminée se compose de quatre bavettes métalliques (une sur chaque face de la souche) qui s'imbriquent selon un ordre précis pour diriger l'eau vers le bas sans qu'elle ne puisse remonter. Jean-Louis Bordier votre couvreur-zingueur en Haute-Garonne façonne ces pièces en zinc ou cuivre selon vos préférences esthétiques, en développé 333 (3,3 mm d'épaisseur) pour garantir une rigidité suffisante face aux dilatations. La bavette amont (côté haut du toit) est la plus critique : elle doit remonter sous au moins trois rangs de tuiles et former un relevé vertical d'au moins 25 cm contre la maçonnerie. On l'encastre dans une rainure creusée dans les joints de briques à environ 15 cm de la couverture, puis on scelle au mortier bâtard (mélange chaux-ciment souple) pour absorber les mouvements sans craqueler.
Les bavettes latérales se positionnent en recouvrement sur les côtés, soudées à l'étain avec la bavette amont pour créer une continuité étanche. Elles comportent des ourlets (pliages renforcés) qui rigidifient l'ouvrage et des découpes précises pour s'adapter aux ondulations des tuiles canal. La bavette aval (côté bas) pose moins de problèmes d'étanchéité mais doit quand même recouvrir généreusement les tuiles pour éviter les infiltrations latérales lors des pluies battantes poussées par le vent. Sur une souche de 80 x 60 cm (dimension courante) on façonne facilement 4 à 5 mètres linéaires de zinc plié, soudé, ajusté au millimètre.
Les pathologies récurrentes qu'on rencontre : solins bétonnés fissurés (technique ancienne où on coulait une chape de mortier directement sur les tuiles, ça craque systématiquement au bout de 10-15 ans), bavettes en plomb percées par oxydation (le plomb était courant avant les années 80 mais il se corrode en milieu acide et devient poreux), raccordements mal exécutés où l'eau s'infiltre entre le zinc et la maçonnerie. Quand on reprend un abergement défaillant on dépose tout l'ancien ouvrage, on nettoie la souche au nettoyeur haute pression pour éliminer les résidus de mortier, on ravale si nécessaire les joints dégradés de la maçonnerie (rejointoiement à la chaux pour respecter le bâti ancien), puis on pose le nouvel abergement selon les règles DTU avec garantie décennale.
On traite également l'étanchéité des souches de Velux et fenêtres de toit : ces châssis vitrés posés en toiture nécessitent des collerettes périphériques qui s'intègrent dans le plan de couverture. Les fabricants (Velux, Roto, Fakro) fournissent des kits adaptés à chaque type de tuile mais la pose demande un ajustement précis du cadre, une découpe soignée des tuiles environnantes et un raccordement étanche de la gouttière supérieure qui canalise l'eau de chaque côté du vitrage. Jean-Louis vérifie systématiquement l'aplomb et l'horizontalité du châssis car le moindre défaut se voit et compromet l'évacuation des condensats.

